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Réflexion sur L'Excision de la femme(Archive)

Mbanga, le 09 mars 1999

Mbanga le 09 mars 1999

A   M_______________________________________________________________
Objet : Réflexion sur l'excision de la femme.
Bonjour. Je viens respectueusement auprès de votre haute personnalité porter à votre attention quelques analyses personnelles au sujet de l'excision de la femme.
Je me nomme KOM  Bernard, enseignant de Mathématiques actuellement en service au Lycée de Mbanga (à 60 km de Douala au Cameroun), chercheur indépendant.
Vous le savez probablement, un événement, entre autres, qui a défrayé la chronique ces derniers jours en France, c'est le procès contre l'excision, procès à l'issue duquel la cours d'assise de PARIS a condamné à 8 ans d'emprisonnement ferme la citoyenne malienne AWA GREOU pour l'excision de 48 (quarante huit) fillettes.
Il est vrai, la France est un état culturellement et judiciairement souverain, et de ce fait, dispose de la légitimité à légiférer librement sur son territoire. Mais cependant, il n'en demeure pas moins que ledit procès, quelque part, excite le sentiment d’africanité, et partant, justifie un certain droit de réponse. En réalité au-delà de la condamnation de la citoyenne malienne, transparaît visiblement celle d'une culture, d'une tradition africaine. D'ailleurs, les envolées dans ce sens sont bien remarquables, tant du côté médical où l'on admet bien évidemment que excision = mutilation, que du côté judiciaire où l'excision est un crime passible de 15 ans d'emprisonnement.
Que ce soit sur les ondes de R. F. I. radio ou d'AFRICA N°l (Afrique sur scène ,mars 93, Journal des Auditeurs) l'on a suivi avec quelle véhémence les uns et les autres, Africains ou non, condamnent la pratique de l'excision de la femme, de la femme africaine ; barbarie, égoïsme des hommes, caducité culturelle etc., sont autant de mots et expressions qui attestent ce radicalisme. Oh, DIEU le  PERE.
Malgré tout, cette sorte d'offense culturelle, oblige à une remise en question objective de la pratique de l'excision.
 
                 L'excision, entend- t- on dire, est une pratique mauvaise. D'accord, mais, n'est-elle que mauvaise? Si oui, pourquoi? L'Afrique n'a-t-elle une fois de plus engendré que du mauvais? Les initiateurs africains d'une telle tradition n’étaient-ils que des cons ? Et si c'était plutôt une empreinte historique de sagesse, mal interprétée par l'orgueil des temps modernes? Déjà, les traditions non occidentales incomprises ne sont-elles pas souvent frappées rapidement de caducité? Serait-ce cette incompréhension culturelle qui tous les jours s'érige de plus en plus en une intolérance culturelle ? Pourrait-il enfin s'agir, pourquoi pas, d'une autre parallèle du genre "les Africains n'ont pas d'histoire"?
              Quoi qu'il en soit, rien n'étant entièrement mauvais, je me suis permis un autre angle de regard vis à vis de l'excision. Ci-joint une analyse point par point du sujet, laquelle j'espère donnera matière à penser aux uns et aux autres. Alors, au risque de paraître avocat du diable, voici :
1- Si la législation d'un pays en matière de culture doit cibler le cadre géographique national plutôt que les citoyens de ce pays (les nationaux), il est alors pensable que l'on vivra toujours davantage d'aussi dégoûtant procès. En fait, l’individu transporte naturellement sa culture dans ses voyages, et de plus le brassage culturel permanent créera toujours des contrastes analogues. Aussi, chaque peuple possède des abus culturels que l'autre peut fermement rejeter. Qu'en sera-t-il de la fameuse mondialisation si chaque pays devrait légiférer contre tel ou tel aspect de la culture de l’autre.
2- Si l'excision est une barbarie, eh bien, la pornographie en est une autre, malgré qu'elle intègre la culture occidentale  moderne.
3-   Si l'excision est une mutilation, est-on loin d'en dire autant de la circoncision,pourtant pratiquée   aujourd'hui   en occident (tel qu'en   témoignent   les  films pornos) ? Condamner une mutilation et pas l'autre, que faut-il en penser ?
Si l'excision est une mutilation, on pourrait dire que l'excision n'est qu'une mutilation, car bien des traditions médicales modernes sont plus sujettes à la critique sérieuse. Les opérations chirurgicales, les amputations, les transfusions sanguines sont souvent l'objet de remise en question, et ne consacrent malheureusement pas une avancée technologique. D'ailleurs, parlant de l'école d’'HIPPOCRATE (le père de la médecine moderne) le biologiste américain ISSAC ASSIMOV écrit dans Grandes découvertes de la science, P. 126 : " Pour traiter les malades, les médecins qui en faisaient partie s'en remettait au bon sens. Ils ne disposaient ni de médicaments, ni d’instruments, ni du savoir moderne. ...ils ont établi de bonnes règles pratiques pour arrêter les saignements, nettoyer les plaies, réduire les fractures des os, et ainsi de suite. Ils évitaient tous les extrêmes et c."
Selon ce noble esprit thérapeutique d'HIPPOCRATE , cela choquerait plus d'un, que notre chirurgie moderne soit qualifiée, par exemple, de mutilation, non ? Ensuite,
4- Si l'excision est une pratique malsaine qui comporte des risques d'infection, veuillons réaliser que ce n'est pas une exclusivité liée à elle. L'Hôpital moderne aussi n'est point à l'abri de toute critique à cet égard. Certes, nous disposons de produits désinfectants ou stérilisants, avons le souci de blancheur, mais vraiment, est ce que le but de purification cherché est toujours atteint? Y a t il apparence de propreté ou propreté? L'imperfection humaine ne créera-t-elle pas toujours le risque de contamination malgré la pointe de la technologie médicale ? Il y a eu le procès du sang contaminé en France ces jours-ci, et, bien d'autres cas d'infections sérieuses peuvent ainsi être recensés dans nos hôpitaux. Donc, autant que le médecin, l'exciseuse peut être propre ou non. Autant que la blancheur, la noirceur peut révéler la propreté ou non. Autant que vivre dans une villa, l'on peut vivre dans un taudis, proprement ou non. Autant que le chirurgien, une exciseuse peut être experte ou non.L'aspect d'impureté n'est probablement pas restreinte à l'excision, pour être tant décriée, et plus encore, peut-être que des statistiques (cas de contamination ou d'infection) effectuées de part et d'autre seraient plus édifiantes dans ce sens. Finalement, d'un côté comme de l'autre n'est-ce pas plutôt la conscience professionnelle du thérapeute qu'il faut remettre en question, et non forcement le traitement ?
5- Si l'excision est une tradition caduque, je dis que ce n'est pas gage de négativité, autant que le monde moderne ne constitue point un modèle réussi de civilisation humaine. En fait, notre orgueil de la modernité nous amène inconsciemment à confondre avancée dans le temps et avancée dans la culture, pourtant c'est purement la fierté (compréhensible) d'une époque, d'un temps. La perte de valeurs culturelles positives n'est-t-elle pas un phénomène réel ici ou là, preuve que nous pouvons recevoir des leçons du passé? Il est donc quelque peu déplorable qu'aujourd'hui l'on fasse rimer valeurs passées avec valeurs négatives ou, par ailleurs, valeurs contemporaines avec valeurs positives. Et puis, le monde évolue-t-il vraiment, au sens où nous l'entendons? Ne change-t-il pas tout simplement plutôt? Ensuite,
6- La pratique de l'excision est uniquement inspirée par l'égoïsme masculin, disent d’autres. Comme quoi, l'Africain a voulu se donner l'exclusivité du désir et du plaisir sexuel, au détriment de la femme.
Voilà une belle mélodie bien connue. Réduire l'Africain aux égoïsmes. Hier déjà, n’interdisait-il pas l'œuf au petit Africain, ou certaines viandes ("succulentes pourtant ") à la femme enceinte? Mais, enfin, l'Africain ne possède t-il donc pas desentiment d'humanité? Et la sagesse alors, cette magie blanche africaine, ne devrait-elle pas avoir généré la grandeur d'âme et l'Amour de l'autre? Si ces multiples accusations d'égoïsme étaient plutôt des jugements hâtifs ou des opinions mal pensées, en raison d'analyses superficielles?
 
 
 
 
Si l'excision est un si grave préjudice sexuel à l'égard de la femme, combien d'entre elles en subissent véritablement le méfait au quotidien. Quelles séquelles réelles a-t-on recensé de façon statistique? Certes, quelques africaines ont réagi, et des états africains ont adopté des lois anti-excision, mais tout cela semble uniquement être le fait de l'influence médiatique occidentale. La peur de ne pas penser conformément à la majorité, oblige souvent l'individu à s’aligner. Cette exigence du conformisme occulte malheureusement parfois le vrai, la conscience individuelle. Il y a la vérité populaire et il y a la vérité.
L'excision, par ailleurs, contribue à diminuer le plaisir sexuel féminin, et il n' y a peut - être pas lieu d'en disconvenir. Certains trouvent en cela un mobile suffisant pour justifier leur adversité bien farouche, il faut le dire. Ceux-là semblent ainsi souhaiter," Sexualité pour tous en l'an 3000". Magnifique. Joli programme sexuel.     Mais, malheureusement cette diminution de plaisir semble posséder une autre facette, que l'on qualifierait même de positive. De même que le malheur des uns fait le bonheur des autres, une perte ici est un gain là-bas. Qu'est ce que cette pratique "barbare" peut bien receler de bien?
Une femme non excisée jouit naturellement de son total plaisir sexuel, mais seulement cette totalité ne va pas sans conséquences néfastes pour elle même, et plus particulièrement dans le cas de la jeune adolescente. En réalité, il faudrait peut-être plutôt dire que la femme non excisée subit une énergie sexuelle le plus souvent débordante, laquelle engendre alors les nombreux troubles de comportement que l'on imagine. Dans l'ordre de leurs apparitions, il y a le souci de se libérer (désirs intenses obligent), la séduction, la provocation, la maternité précoce, la prostitution, le viol, l'adultère etc., bref , un arbre à plusieurs ramifications. Selon cette logique, il convient alors que l'on réalise plutôt les ravages sociaux pouvant provenir de la non excision. Serait-ce- là une explication à la sexualité folle de notre temps? Une femme excisée n’a-t- elle pas alors une meilleure prédisposition à la continence et donc à la force morale et la responsabilité mentale? Quel écart avec la nonchalance, l'esprit de facilité et le sens de la tricherie dont la majorité d'entre elles font preuve au quotidien ? 97 % d'Egyptiennes sont excisées et une quarantaine d'états africains valident encore l'excision. Comment ça tout ce monde-là n'a pas pu réaliser au préalable la " barbarie " de l'excision ? Un aveuglement collectif? Etonnant. Une femme en proie permanente à la "démangeaison sexuelle", et donc "agitée" a-t-elle véritablement des chances d'avoir un bon mari?
Certaines sociétés qui désapprouvent l'excision , peuvent probablement ainsi justifier les " mariages jeunes" adoptés pour les femmes, car visiblement, une adolescente non mariée, non excisée , peut être involontairement une bombe sexuelle
, et donc une forme de danger social. Si, prôner l'abstinence ou la continence est facile, eh bien la pratique l'est moins, car le contrôle de l'énergie sexuelle est sans doute un art.                                        
 
      Enfin, voilà résumée, une autre appréhension del'excision de la femme, qui pourrait peut être réorienter les analyses menées jusque là par les uns et les autres.
L'adoption de l'excision en Afrique a ainsi pu être un sage procédé de contrôle et de régulation de la sexualité sociale, que la mémoire africaine moderne ne parvient plus à expliquer, du fait de l'oubli ou de l'aliénation culturelle.
C'était une analyse comme une autre.
KOM  K. Bernard,
Enseignant de Maths et Chercheur  indépendant  
 
S/c Lycée de Mbanga B.P .97
Tel: (237) 49-36-64, Ou
S/c B.P. 48 Mbanga
Tel: (237) 49-35-47 CAMEROUN
Ampliations
-   Mouvements de libération de la femme- Mbanga
-   AfricaN01- GABON.
-    RFI - France
-   Presse
 
                                                                            
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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