Centrale Panafricaine
De Recherches Scientifiques
Et culturelles. (C.P.R.S.)
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JOURNEE NATIONALE
D’ORIENTATION SCOLAIRE 2007
AU LYCEE JOSS - DOUALA
THEME: LE CONSEILLER D’ORIENTATION ET
LE SUIVI PSYCHO-PEDAGOGIQUE:
CAS DE L’ELEVE EN DIFFICULTES SCOLAIRES
RAPPORT D’INTERVENTION
DE M. KOM Bernard
Enseignant - Chercheur - Indépendant
17 octobre 2007
Les difficultés scolaires des élèves sont multiples, mais on peut en énumérer quelques unes jugées majeures. Quelques centres d’intérêt sont:
1) Le mal de nerfs
2) L’ignorance naturelle des élèves vis-à-vis de l’université en générale.
3) Les choix des filières estudiantines imposé par les parents
4) L’absence de défense pour un élève en conseil de discipline
5) ″La taxation″
6) La prostitution
7) La transe des élèves en milieu scolaire, au Cameroun
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1) LE MAL DE NERF
· Diagnostic:
Certains diront mal de tête ou encore mal d’yeux. Dans certains cas, cela peut être héréditaire, mais dans beaucoup de cas, cela est lié à un mauvais emploi de temps de travail tout simplement. En effet, beaucoup d’élèves par souci de calme préfèrent étudier nuitamment. Ils adoptent ainsi régulièrement le système de travail à la couchette, à savoir étudier de deux ou trois heures du matin à six heures.
Plus la fréquence est élevée, et compte tenu du caractère artificiel de la lumière électrique, plus le risque de surmenage est permanent. C’est ce risque qui se traduit au quotidien par un mal au système nerveux chez l’élève.
Propositions de solution :
- L’on doit utiliser au maximum la lumière naturelle du jour pour étudier, car c’est la meilleure lumière
- Pour le travail en soirée, s’arranger à dormir convenablement entre minuit (ou une heure) et six heures
- Pour ceux des élèves déjà très attachés au travail à la ″couchette″, procéder à la modération, en faisant des espacements d’au moins deux jours entre deux ``couchettes″.
Au-delà du surmenage, le travail à la couchette peut à la longue imposer à l’apprenant le port des lunettes ou l’usage obligatoire des collyres, lorsque ça ne va pas jusqu'à l’aveuglement de ce dernier. Par ailleurs, l’ignorance des problèmes liés à la pratique de la ″couchette″ finit par laisser croire à certains apprenants qu’ils ont un problème naturel de nerfs, au point que ceux-ci arrêtent alors leurs études
- Éviter l’usage abusif des cotons-tiges pour nettoyer les oreilles.
- Pour un élève déjà habitué à la lumière électrique, ne pas revenir à la lampe tempête,
ou utiliser la bougie en cas de coupure de courant-En fait,en cas de perpétuation, la vue se détériorera rapidement.
2) L’IGNORANCE VIS- À- VIS DE L’UNIVERSITÉ
· Diagnostic :
Beaucoup d’élèves du secondaire sont d’une naïveté compréhensible, d’une innocence si naturelle vis- à- vis de l’université, comme cet élève de Terminale C qui en fin d’année posait tout spontanément la question :″ Polytech c’est quoi ? ″ D’autres élèves, dans une certaine suffisance, croient savoir ce qu’ils veulent en matière d’orientation universitaire, alors qu’ils sont mal informés. Une autre catégorie ignore l’existence ou le rôle du conseiller d’orientation. Aussi, l’expérience montre que les élèves (finissants) n’adhèrent pas toujours massivement aux rencontres sur l’orientation scolaire, juste parce qu’ils en mesurent mal l’importance.
· Propositions de solution :
- Faire deux ou trois forums annuels sur l’orientation scolaire et universitaire: L’un en octobre, un deuxième en février avec la fête de la jeunesse, et éventuellement un troisième forum au mois de mai, après les examens blancs.
- Envoyer les orientateurs trouver les élèves en classe, plutôt que d’attendre que ces derniers viennent par eux-mêmes auprès des différents stands disposes a cet effet.
- Le nombre d’orientateurs par classe peut être de trois à cinq, et leurs compétences devraient varier en fonction des différentes facultés et filières universitaires possibles.
3) LE CHOIX DES FILIÈRES ESTUDIANTINES IMPOSÉ PAR LES PARENTS
· Diagnostic :
Pas mal de parents, scolarisés ou sous-scolarisés imposent souvent une filière à leur enfant, sous prétexte qu’il faut, par exemple, un médecin ou un avocat dans la famille. Beaucoup d’apprenants en viennent ainsi à être tiraillés entre la volonté de leurs parents et leur vocation propre, celle qui cadre avec leurs facultés intrinsèques. Cette contradiction psychologique explique chez certains travailleurs leur tempérament maussade dû à un dégoût de leur profession.
· Propositions de solution :
- Sensibiliser les parents sur cette question, par le canal des A P E (Association des Parents d’Elèves ), puisque ceux-ci ne viennent pas toujours volontiers aux forums sur l’orientation scolaire.
- Les parents peuvent proposer une filière à l’apprenant, mais ils devraient laisser ce dernier disposer, en fonction des capacités dont Dieu l’a doté.
4) L’ÉLÈVE EN CONSEIL DE DISCIPLINE
· Diagnostic:
Un élève en conseil de discipline manque souvent le sang- froid nécessaire pour se défendre, du fait des influences dues à la présence du collège d’éducateurs qui l’interroge. Parfois même, il n’est pas naturellement capable d’expliquer par lui-même son comportement, c'est-à-dire se faire une auto-psychanalyse comme l’apprécierait un éducateur.
· Propositions de solution:
Quand un élève est traduit en conseil de discipline, est ce qu’on ne pourrait pas dans certains cas, solliciter une défense pour l’assister? Ça peut être son professeur titulaire ou le conseiller d’orientation qui vienne, en cas de légitimité, solliciter des circonstances atténuantes pour le mis en cause
5) LA TAXATION
· Diagnostic
On peut designer ainsi le fait que certains voyous, des anciens élèves exclus, ou élèves d’autres établissements fassent du chantage aux élèves issus de familles aisées.
Ces délinquants, souvent appelés ″taxeurs″, quand ils ne font pas de l’arnaque, suivent l’enfant après les cours pour lui faire des ménaces en lui confisquant un livre, ses chaussures ou même de l’argent.
Parfois, certains fils de riches sont ainsi otages des ″taxeurs″, à l’insu de leurs parents.
Ce phénomène de taxations ″, ou de ″taxage″ si d’aucuns le préfèrent, est surtout localisé en zones urbaines.
· Proposition de solution :
- En discuter lors des réunions d’A P E
- Les parents fortunés ne sont pas obligés d’afficher leur bien-être à travers leurs progénitures.
i ) laisser souvent l’enfant aller à l’école à pied ou en taxi, lorsque c’est possible,
ii) mesurer la quantité d’argent de poche pour l’enfant. Bref, il convient de limiter les signes extérieurs de richesses qui peuvent se dégager de l’enfant, étant donné qu’ils contribuent à susciter la convoitise des ″taxeurs″,
C’est un avis à l’endroit surtout des parents aisés qui dans leur orgueil pensent qu e ″mon fils ne peut pas ….″, c’est un appel à la modestie.
A quoi bon s’entêter à mettre des bijoux précieux par exemple, si cela nous met en insécurité physique?
6) LA PROSTITUTION
· Diagnostic
La jeunesse africaine en général et la jeunesse scolaire en particulier sont bien menacées par la prostitution et ce n’est plus à démontrer. Les recherches de AMELY JAMES KOH BELA ainsi que celles de son éditrice GEORGIO SAM présidente de l’association ″solidarité Cameroun″ sont là pour nous édifier à cet effet. Voir, au moins sur www.grioo.com
· Propositions de solution
- Trouver des espaces dans les médias pour évoquer de façon quasi-permanente (exposés, débats, témoignages, photos, vidéos, etc.) ce danger.
- Trouver souvent les élèves dans leurs propres salles de classe pour leur en parler sur place
- Tirer des extraits du livre d’AMELY JAMES KOH BELA, ainsi que de l’interview ci-jointe (le messager N° 2477 du mardi 16 octobre 2007) de GEORGIO SAM, les faire saisir à nouveau pour une meilleure remise en forme. Photocopier ensuite le document obtenu et le distribuer de temps en temps aux élèves et parents.
Cette dernière mesure, je l’ai prise personnellement depuis déjà deux ans, dans le cadre des activités de la C P R S (Centrale Panafricaine de Recherches Scientifiques et culturelles) que j’espère mettre sur pied un de ces jours.
- Les jeunes filles en particulier doivent se méfier de la tchatche sur le net, des prospectus, des emails ou des personnes qui leur miroitent l’expatriation comme baby sitter et autres, car il s’agit souvent de proxénètes
7) LA TRANSE DES ÉLÈVES
· Diagnostic
La transe peut être comprise comme un état second dans lequel un individu entre, en présentant des symptômes plus ou moins variés tels que: la perte de conscience, des hallucinations, des convulsions, le parlé dans une autre voix, le parlé dans une autre langue pas toujours accessible, une force surhumaine, des dénonciations, des douleurs etc.
Ce phénomène qui commence en milieux scolaires camerounais en 1995 n’a pas cesser de se perpétrer jusqu’à il y a quelque jours.
Au décompte, une trentaine d’établissements scolaires au moins en ont déjà été l’objet.
Pour les rationalistes, cet état de chose est dû à la famine des enfants, à l’asthme, à la fragilité physique, à l’absence de sport, au climat, aux problèmes d’ordre psychologique (enfants ayant été violées, par exemple), aux problèmes familiaux, aux effectifs pléthoriques en classes, ou alors trouvent-ils en cela une maladie de femme
Mais pour ma part je me range du côté de ceux qui trouvent que ce mal qui perturbe psychologiquement et spirituellement les élèves relève simplement de la sorcellerie. A savoir que le diable est entré à l’école.
· Propositions de solution
i) Instaurer la prière à l’école. L’une en matinée au début du premier cours et l’autre en fin d’après-midi. Il s’agit de courtes prières sélectionnées par l’oeucumenisme et qui peuvent être introduites par le chef de classe ou l’enseignant présent
ii) Chaque élève peut prier individuellement dans son for intérieur à ces deux moments là, sous la direction du chef de classe ou du professeur présent, une prière tant pour lui-même que pour ses camarades déjà victimes ou non de la transe.
iii) Les parents d’élèves, les personnalités indépendantes pourraient bien s’associer librement en pensée à ces prières en faveur non seulement des victimes, mais aussi en faveur de leurs bourreaux qui sont simplement nos mères, pères, frères, sœurs, et amis qui consciemment ou inconsciemment se sont retrouvés enrôlés dans des mouvements sataniques.
iv) Les élèves doivent se méfier de certains dons qu’ils peuvent recevoir, que ce soit d’une personne habituelle ou d’un étranger, car certains objets sont fétichés ou préalable. Ça peut être des aliments (bonbons, biscuits….) de l’argent, des habits, des bijoux, des livres ou encore des prières spéciales, comme ils en circulent.
v) Les élèves ne doivent pas adhérer inconsidérément à des mouvements et associations aux contours mal définis (club d’amis invisibles, certains réseaux sms d’amitié, chaînes de lettres sur Internet, certaines tontines avec des camarades ou non etc.)
vi) Les jeunes élèves doivent savoir que la sorcellerie est une réalité qui existe ou quotidien, et dont on devrait débattre assez souvent. Ils gagneraient à visionner souvent les films nigérians qui ont déjà suffisamment posé la problématique.
vii Les élèves et les jeunes filles en particulier doivent savoir que la convoitise («longs yeux » ) peut les conduire progressivement à leur perte .
ix) Les traditions africaines ont leurs richesses, autant que les modernités occidentales ont leur poids. C’est dire que les parents devraient mettre leur famille et bien particulièrement leurs enfants en harmonie avec leurs ancêtres, sans quoi leur protection spirituelle trouve fragilisée, quoi que l’on dise. Le suivi spirituel des enfants contre la sorcellerie peut se faire aussi par des onguents à oindre sur le corps, des écorces à mâcher ou même à porter sur soi, malgré tout.
Mais sans que la spiritualité africaine soit la panacée à la chasse aux démons, les parents sont tout autant libres de recourir aux autres religions pour y obtenir la protection de leur progéniture.
CONCLUSION
Le thème de cette année était assez qualitatif car il a permit de s’étendre sur plusieurs sujets relatifs à l’élève camerounais.
Une doléance cependant; puisse le ministère contribuer à l’élaboration d’un manuel d’orientation universitaire au Cameroun, s’il n’en n’existe pas déjà?
Enfin, un petit coup de chapeau à la presse nationale qui à travers ses multiples reporters sur le terrain nous renseigne tous les jours davantage vis-à-vis de ce phénomène de transe en milieux scolaires, dont on devra bien un jour ou l’autre comprendre les tenants et les aboutissants.
Merci à ceux des élèves présents ainsi qu’au comité d’organisation, dont Mme ANABA et Mme TCHIPKAM
REACTIONS AUX QUESTIONS
i) Si une élève se sent harcelée par un professeur,
- elle peut lui rétorquer à un moment donné qu’elle en parlera aux autres s’il continuait.
- Si celui-ci persiste, elle peut en parler avec une collègue à ce dernier, ou même avec une conseillère d’orientation qui usera de la diplomatie nécessaire
- La convocation éventuelle de l’enseignant par le chef d’établissement n’interviendrait qu’après épuisement de toutes les autres voies de recours.
ii)) Il fallait s’attendre à ce que l’évocation de la tradition africaine suscite des réactions. Vivre la religion africaine (qui a ses deux aspects positifs et négatifs comme les religions dites révélées) n’est nullement l’ignorance ou le reniement de DIEU, comme il est ancré dans certaines théologies. L’Africain connaissait DIEU avant l’arrivée des religions importées, et il en reste imprégné.
Certaines religions aujourd’hui croient posséder DIEU, et pourtant DIEU n’est la propriété d’aucun peuple, ni d’aucune religion. L’important est l’élévation de la foi, l’on peut aller au culte et développer la foi, l’on peut aller au culte et ne pas développer la foi, l’on peut ne pas aller au culte et développer la foi, l’on peut ne pas aller au culte et ne pas développer la foi.
iii) Les explications scientifiques ou mêmes les thèses de FREUD ne suffisent pas à expliquer le phénomène de la transe des élèves.
La transe humaine est certes un fait spirituel mondialement connu, et ce depuis belle lurette. Mais, la transe collective et quasi-instantanée de plusieurs dizaines d’élèves d’un même établissement scolaire ou parfois d’une même salle de classe, cela relève plutôt d’un autre ordre d’idées.
Chez bien des victimes le diagnostic hospitalier ne décèle rien, et pourtant celles-ci crient de douleur dans la poitrine, étouffent ou convulsent, entre autres symptômes. Ce constat ne laisse t-il pas penser que l’on soit en présence d’une donnée qui transcende le rationnel médical? Ne devrait-on peut-être pas objectivement sortir un peu de l’orgueil rationnaliste pour chercher des explications dans l’irrationnel dominant?
Si l’explication résidait dans les thèses de Freud, certainement que ni personne, ni tous ces reporters journalistes (qui pour beaucoup ont plus ou moins lu le grand psychanalyste, pourtant) ne s’étonneraient plus outre mesure devant cette pathologie qui malheureusement semble d’un autre genre.
Les élèves sont loin de redouter la sorcellerie au point de laisser éventuellement mourir leur(s), camarade(s) en cours de transe. Mais bien plutôt, on les a vus dans plusieurs contextes transporter par eux-mêmes leurs amies victimes, sous le regard parfois indifférent de certains responsables d’établissement.
iv) Pour ce qui est de la bastonnade en milieu scolaire c’est un moyen d’éducation à préserver, car il a fait ses preuves. Dans les pays occidentaux où l’on a fait fi de la chicotte, les élèves ne sont-ils pas bien plus indisciplinés?
Pour s’en convaincre toujours, il n’y a qu’à s’intéresser à la situation disciplinaire des élèves du secondaire dans les établissements expatriés basés en Afrique. Ce qui n’est pas pour maudire et laisse croire que nos établissements d’Afrique ne connaissent pas souvent des cas d’indiscipline notoires.
v) S’agissant du contrôle des devoirs à domicile, il faut reconnaître que l’enseignant devrait souvent prendre en compte la surcharge dont l’élève peut être l’objet à certains moments. En fait, il peut arriver que ce dernier soit multiplement sollicité par des devoirs issus de différentes matières.
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